March 5, 2025
Confinement, résurgence, deuxième vague, reconfinement partiel… nous vivons tous au rythme du coronavirus. Avant mars 2020, le modèle était simple : collaborer avec un maximum de personnes issues de parcours différents pour faire émerger l'idée géniale qui viendra disrupter le marché. Ce modèle reposait sur des campus de très haute facture, où le cadre de travail servait aussi à attirer les meilleurs talents.
Or, le covid-19 a changé les règles du jeu. Les bureaux se vident, les centres-villes s'interrogent et les dégâts collatéraux sont immenses pour les personnes qui vivaient grâce aux salariés des grandes entreprises. Alors à quoi va ressembler l'entreprise de demain ? Sera-t-elle destinée à être si liquide qu'elle n'aurait même plus d'existence physique ? Beaucoup de questions et quelques hypothèses. Bienvenue dans l'ère de l'open space 2.0.
Lorsqu'un vaccin sera disponible, il est logique de penser qu'on reviendra à la normale. Mais cette normalité ne sera pas forcément celle qui préexistait avant la covid. Dans de nombreuses entreprises, le travail à distance a été imposé et a fait ses preuves. Cet état de fait a engendré une nouvelle prise de conscience : pourquoi payer très cher des bâtiments si les salariés collaborent efficacement à distance ? C'est ainsi que la canadienne Shopify a décidé de devenir « digitale par défaut » et compte repenser l'usage de ses locaux.
C'est un sujet qui agite aussi les campus des GAFAM : conçus pour faciliter les rencontres et booster l'innovation, ils se sont vidés pendant la pandémie et pourraient ne jamais revenir comme avant. Mais la Silicon Valley n'est pas à une transformation près ! C'est ainsi que Google investit sur ses campus et souhaite même développer une nouvelle offre résidentielle.
C'est une approche qui fonctionne bien lorsque la culture de l'entreprise est déjà numérique. Il est toutefois nécessaire de bien gérer la transition grâce à :
En mode hybride (3 semaines à distance et une semaine au bureau, ou un format 2 jours/3 jours, par exemple), l'entreprise devient un lieu semi-dématérialisé et totalement fonctionnel, sans attachement à son bureau. C'est l'ère du « clean desk » (des surfaces de travail vides de tout objet), du « flex office » ou encore du « nomadisme ».
Si le mode hybride implique des rencontres physiques, elles n'ont pas forcément lieu dans les bureaux de l'entreprise. Cela peut être dans un café, une salle louée pour l'occasion ou au sein d'une maison individuelle. Ainsi, on pourrait imaginer une formule à la façon de Wework pour télétravailler dans une résidence individuelle avec un environnement professionnel, mais totalement sécuritaire. Ce qui compte, c'est à la fois l'installation de bureaux modulaires et temporaires, et le développement d'une norme de qualité « covid compliant ».
Au-delà du lieu, il faut aussi s'interroger sur le rythme. À distance, on se concentre sur des tâches intellectuellement demandantes (rédaction, relecture, analyse…), alors que les réunions s'organisent de manière physique sur une période précise. À la mode du 'business and leisure', un séminaire peut aussi se dérouler le jeudi et vendredi dans un hôtel en laissant la possibilité aux salariés de poursuivre leur week-end sur place avec leur famille. Le lieu physique compte finalement moins que la finalité de la rencontre.
À distance, en présentiel ou en mode hybride, les entreprises s'adaptent aux changements imposés par la covid-19. Plus que jamais, la résilience et l'agilité sont des qualités importantes en ces temps incertains, mais elles sauront aussi faire la différence lorsque le moment sera venu de rebondir. Que ce soit dans la Silicon Valley ou ailleurs !