Dans un monde où les modèles de leadership sont bousculés, où les crises obligent à réinventer les organisations, une conviction émerge : on ne peut pas transformer une entreprise, une équipe ou une société sans se transformer soi-même.

C’est sur cette intuition forte que repose la démarche de RealChange. À travers des learning expeditions immersives au cœur de la Silicon Valley et au contact de pionniers du changement social, RealChange accompagne dirigeants, fondateurs, managers et décideurs dans une expérience transformatrice. Il ne s’agit pas de simples visites d’innovation ou de conférences inspirantes, mais de plongées humaines dans des lieux où l’on expérimente, chaque jour, ce que signifie apprendre, grandir, prendre sa place, et contribuer au monde.

Parmi ces lieux, Delancey Street Foundation tient une place à part. Cette communauté fondée en 1971 à San Francisco est aujourd’hui l’un des exemples les plus puissants au monde de transformation humaine par l’engagement, l’apprentissage et la responsabilité. C’est pourquoi RealChange l’a intégrée depuis plusieurs années dans ses parcours : parce qu’à Delancey, on ne parle pas de changement, on le vit.

Delancey Street : un modèle radical de réinvention humaine

La Delancey Street Foundation est une organisation hors normes. Ni centre de désintoxication, ni programme social au sens classique, elle propose à d’anciens détenus, sans-abri, toxicomanes ou prostituées de reconstruire leur vie dans une communauté autogérée, sans aucune subvention publique, sans personnel salarié, et sans coût pour les contribuables.

Depuis plus de cinquante ans, plus de 23 000 personnes y ont retrouvé une dignité, une formation, un métier, et surtout une place dans la société. À Delancey, on ne vient pas pour être aidé. On vient pour contribuer. Chacun apprend, puis enseigne à un autre. Chacun travaille, puis forme celui qui arrive. Ce principe, aussi simple que révolutionnaire — "Each one teach one" — est le socle de tout un écosystème fondé sur la responsabilité, la solidarité et l’apprentissage mutuel.

Selon le Dr. Karl Menninger, fondateur de la Menninger Clinic, qui a étudié les diplomés de Delancey Street Foundation sur une période de 10 ans: “Delancey Street is an incredible mixture of hard practicality and idealism. It is the best and most successful program I have studied in the world”

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Mimi Silbert : une vie au service de la transformation sociale

Derrière cette aventure hors du commun se trouve une femme au parcours aussi impressionnant qu’inspirant : Mimi Silbert. Née dans le Massachusetts, elle obtient un diplôme en littérature anglaise à l’Université du Massachusetts avant de s’orienter vers la psychologie et la criminologie, disciplines dans lesquelles elle décroche un doctorat à l’Université de Californie, Berkeley. Dès les années 1970, elle décide de mettre ses compétences au service des plus marginalisés : ex-détenus, prostituées, toxicomanes. Refusant les approches classiques de réinsertion, trop souvent descendantes ou assistancielles, elle fonde en 1971 la Delancey Street Foundation avec une idée révolutionnaire : offrir un cadre de transformation fondé sur la responsabilisation, l’entraide et l’apprentissage, sans financement public permanent, ni encadrement salarié. Véritable pionnière, Mimi Silbert cumule les rôles de présidente, cheffe de chantier, directrice d’école, développeuse immobilière et consultante en justice pénale.

Elle a dirigé l’évaluation de plus de cent projets pour des institutions telles que le National Institute of Mental Health ou le Bureau Fédéral des Prisons, et a siégé à de nombreux conseils d’État et fédéraux, nommée par plusieurs gouverneurs et présidents américains. Parallèlement à son engagement à Delancey, elle a publié des travaux de référence sur la prostitution et la délinquance, et contribué à réformer le système de justice juvénile de San Francisco. Récompensée par de multiples distinctions nationales et internationales, elle incarne une figure singulière et puissante du changement social, animée par une conviction inébranlable : toute personne, aussi brisée soit-elle, peut retrouver sa dignité et devenir un acteur du bien commun, pourvu qu’on lui offre un cadre juste, exigeant et solidaire.

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Une communauté autogérée, laboratoire vivant de résilience

À ses débuts, Delancey Street ne comptait qu’un petit appartement à San Francisco et quatre résidents. Aujourd’hui, elle est implantée dans plusieurs États américains (Californie, New York, Caroline du Nord, Nouveau-Mexique, etc.), et son complexe principal de San Francisco peut accueillir jusqu’à 500 personnes simultanément.

Tous les aspects de la vie communautaire sont gérés par les résidents : cuisine, nettoyage, gestion financière, éducation, logistique, et même plus d’une dizaine d’entreprises sociales:
- un restaurant reconnu à San Francisco
- une société de déménagement
- une librairie-café-galerie
- un garage, une imprimerie, un service de traiteur, etc.

Ces entreprises remplissent trois missions :
- Donner du sens à chaque tâche quotidienne
- Offrir des compétences professionnelles concrètes et valorisables
- Financer de manière autonome le fonctionnement de la communauté

En moyenne, les résidents restent de 2 à 4 ans, sans rechute, ni retour en prison pendant cette période. 100 % obtiennent leur équivalent du bac (GED). 0 salarié d’encadrement n’intervient: tout repose sur l’intelligence collective, la transmission par l’expérience, et un leadership distribué.

Un chef-d’œuvre construit par ceux que la société avait abandonnés

La philosophie de Delancey Street s’incarne également dans un geste spectaculaire: la construction physique de son propre siège, sur l’Embarcadero à San Francisco. Le bâtiment de 360 000 m² a été érigé par 300 anciens "inemployables", formés aux métiers du bâtiment en partenariat avec les syndicats.

“You feel better about yourself because you’re the person who helped pull up these walls.”

Ce projet a été salué par l’architecte Allan Temko comme un "chef-d'œuvre de design social" — une architecture au service de la dignité et de la transformation.
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Apprendre de ceux qui changent le monde

C’est cette force transformatrice que RealChange veut faire vivre aux leaders qu’elle accompagne. En organisant des visites immersives à Delancey Street, l’équipe de RealChange propose aux participants d’aller à la rencontre de ceux qui ont vécu, incarné et construit leur propre renaissance.

Ces immersions permettent de découvrir :
- un modèle d’apprentissage pair-à-pair transposable dans les organisations
- une gouvernance sans hiérarchie verticale, mais avec rigueur et engagement
- une culture de la responsabilité mutuelle: chaque membre est à la fois bénéficiaire et contributeur
- une approche vivante de l’apprentissage continu, non comme une obligation, mais comme une manière d’exister
- la puissance de la dignité retrouvée comme moteur de performance et de cohésion

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Le changement ne se délègue pas. Il se vit. Ensemble.

À l’heure où les entreprises cherchent à se réinventer, où les talents aspirent à plus de sens, où les modèles de leadership se redessinent, Delancey Street envoie un message clair: la transformation commence par soi même et est profondément facilitée par un système simple qui met l’accent sur l’inspiration (act as if…) et  la pression positive de ses pairs. 

Ce message, RealChange le porte auprès des dirigeants qu’elle accompagne. Car un bon leader n’est pas celui qui détient les réponses. C’est celui qui ose apprendre, encore et encore, et qui crée autour de lui les conditions de la croissance des autres. À Delancey Street Foundation, l’apprentissage n’est ni un privilège, ni une injonction. C’est un devoir joyeux, partagé, incarné. Et c’est cette vérité, radicale et pleine d’espoir, que RealChange invite à redécouvrir : le changement véritable ne se décrète pas. Il s’expérimente dans l’action concrète et utile. Ensemble.